Textes des étudiants
Parcours
auteur : Collectif Subagglo 2011
Accélération
Dimanche matin. 08h52. Mes rollers me portent jusqu’à la station du RER D. Quand le soleil brille, je ne manque pas une occasion de profiter de ce mode de déplacement parfaitement adapté aux grandes surfaces bétonnées du milieu urbain parisien.
Je profite des quelques minutes que prend mon voyage en train pour changer de chaussures: alors que mon train arrive à Fontaine-le-port, j’ai eu le temps de ranger dans mon sac ces rollers et d’en sortir mes nouvelles chaussures de randonnée que j’ai hâte d’inaugurer, dans la forêt de Fontainebleau. Le train ralentit, puis s’arrête. Je suis arrivé. Sur quel splendide spectacle se pose soudainement mon regard!
Dimanche matin. 9h03. Les rayons du soleil se reflètent dans l’eau de la Seine. La nature ici est sauvage, les surfaces irrégulières, la flore variée. L’air est bon. A dix minutes du béton parisien, gare de Fontaine-le-port, on fait soudain bon usage d’une paire de chaussures de randonnée.
La forêt infrastructurelle
Lors de mon récent voyage en Ile de France j’ai eu l’occasion de me déplacer de façon totalement inédite. La forêt infrastructurelle m’a permis d’éviter de perdre mon temps en connexions laborieuses entre taxi, métro, train, avion, bus, vélo et voiture, choses qui, en tant que touriste, me paraissait être un impondérable.
Utiliser cette infrastructure d’un nouveau genre est une expérience unique, et une façon totalement inédite de découvrir le territoire francilien. Voies ferrées, autoroutes, circulations douces sont superposées afin de minimiser l’impact au sol et ainsi préserver au maximum le milieu naturel. Néanmoins, la végétation est omniprésente car intégrée aux espaces de circulations et à la structure même de l’ouvrage. Il est extraordinaire de pouvoir s’arrêter, descendre du train, aller à l’étage inférieur pour faire quelques kilomètres de vélo au beau milieu d’un chemin paysager.
J’observe la richesse des paysages traversés d’un point de vue privilégié, et lors de ce voyage le long de la « boucle », J’ai pu me rendre à Disneyland, traverser la forêt de Fontainebleau, passer par Orly pour finalement arriver en plein centre de Paris. Parfaitement adaptée à chaque territoire qu’elle traverse, l’infrastructure sait se faire oublier en passant sous terre ou valoriser les espaces naturels et agricoles en les mettant en scène.
TravelSky
En 2030, les transports sont doux et lents. Il est dorénavant possible de voyager sans perturber la nature, elle est survolée calmement. Autrefois, l’utilisation de l’avion a nécessité de lourdes infrastructures. Les temps d’accès furent trop longs et contradictoires avec la rapidité de l’avion, ses fracas physiques de sonores n’existent plus.
Les stations relais sont disposées sur les toits d’immeubles en ville. Elles permettent aux dirigeables et aux aéronefs de se poser à proximité des citadins sans contraintes spatiales ni territoriales majeures. Ces systèmes libèrent les usagers de la longue distance qui sépare villes et aéroports. L’infrastructure de transport propose une revalorisation des grands ensembles, ces immeubles de grandes hauteurs sont les réceptacles appropriés pour le cheminement aérien. Leur fonction initiale d’habitat est détournée et revalorisée. Ces ensembles bâtis trouvent une légitimité par la proximité urbaine et leur hauteur. La mutation a eu lieu, la contrainte de l’habitat dense des années 70 a trouvé sa justification : une rampe d’accès aux technologies de transport.
Le voyage est devenu une distraction, un moyen de se détendre. Prendre de la distance, un bol d’air, quitter la réalité pour quelques minutes et découvrir des lieux historiques et biologiques à travers le ciel. Il est possible de survoler les châteaux d’Ile de France, d’apprécier l’organisation territoriale et écologique exemplaire de la région à travers l’utilisation d’une technologie enfin acceptée. Cette nature sacralisée est maintenant observable vue du ciel. Le voyage n’est plus une excitation frénétique et rapide, il est calme et rassurant.
Les milieux paysagers révélés à travers un parcours attractif
When Shou âgé de 35 ans est un habitant de la mégapole de Shanghai. L’omniprésence lumineuse dans la ville engrange de nombreux troubles de la santé au sein de la population, When Shou est lui-même sujet d’insomnies récurrentes. Sous les conseils avisés d’amis, il décide de partir trois semaines en France avec une étape aux alentours de Paris, dans un cadre naturel remarquable et revitalisant.
Arrivé à Bois-Le-Roi, When Shou prend de bon matin la navette fluviale qui le dépose au pied de la gare téléphérique. Il achète un pass de trois jours lui permettant d’accéder à l’ensemble du réseau téléphérique ainsi qu’à la visite des châteaux de Vaux le Vicomte et de Fontainebleau, qui sont les deux étapes majeures du circuit jumelé à un parcours sensoriel et pédagogique au sein de la forêt de Fontainebleau et du buisson de Massourry.
When Shou parcourt le premier jour le tronçon nord du circuit qui lui offre une visibilité des différents milieux. Ainsi il découvre en premier lieu les méandres et l’ampleur de la Seine. Au buisson de Massourry, véritable centre d’expérimentation forestier, sont proposées des haltes au sein des strates végétales. Le recul qu’offre le téléphérique permet de mieux apprécier le patchwork riche et coloré que constituent les multiples potagers d’agriculture urbaine partagée puis le dessin du jardin à la française de Vaux le Vicomte. Après sa visite, When reprend le téléphérique jusqu’au coteau où il déjeune au restaurant avec une vue panoramique sur la Seine et la forêt.
Il visite le château de Fontainebleau le lendemain. When découvre alors le réseau Sud du téléphérique à travers une immersion totale au sein de la masse végétale de la forêt de Fontainebleau où le parcours joue entre immersion au sein des routes forestières et des arbres et d’une prise de hauteur à fleur de cime.
When, ravi de son escapade estivale en forêt de Fontainebleau, décide de rééditer cette aventure afin d’apprécier le paysage forestier à l’automne.
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