Textes des étudiants

Nature

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Réserve

Me voici arrivé. 15 minutes pour passer du centre de Paris aux portes de la réserve naturelle de Fontainebleau-Villefermoy. Un sanctuaire de 65.000 hectares où la nature a repris ses droits, devenant le plus grand carrefour biogéographique d’Europe et accueillant l’une des plus grande variété d’écosystèmes au monde.

Mon train s’arrête dans ce qui semble être un pont, mais c’est en fait une extension de la forêt qui viendrait franchir la Seine pour rejoindre l’ultime marqueur attestant de la présence des hommes dans les environs, la voie ferrée. C’est une des portes de la forêt, unique édifice permettant l’accès au cœur de la réserve. Je pénètre alors dans ce lieu surplombant la Seine, observatoire privilégié des migrations animales et lieu d’hébergement des visiteurs. La Nature est partout, les animaux et les plantes offrent un spectacle constant. Le bâtiment s’enfonce ensuite profondément dans la forêt, pour devenir un moyen de découverte des merveilles de la réserve. Au fur et à mesure que je progresse les révélateurs de la présence humaine s’effacent, plus d’électricité, façades camouflées, et puis plus rien, juste la forêt… j’aimerais sortir mais l’accès est très réglementé. Plus tard alors.

En venant ici j’ai fait le choix de me soumettre à des rythmes immémoriaux. Mais parfois, je me demande si je ne suis pas un intrus, si ce n’est pas moi que la Nature observe, et, comme lorsque je fais face à l’immensité d’un ciel étoilé, je me rends compte que je ne suis que peu de chose face aux mystères insondables du vivant.

Culte

J’ai passé un excellent séjour au centre de la forêt. J’ai beaucoup appris au sujet de notre nature sacrée. Le prêtre de la nature qui y travaillait était vraiment compétent! J’ai passé toute la journée à visiter l’exposition et nous sommes allés dans la forêt avec un biologiste qui nous a expliqué ce qui s’y passait. Nous avons même eu la chance de voir un chevreuil.

Dans la soirée, nous avons tous dîné dans le bâtiment principal. La salle à manger était grande. Nous étions à l’intérieur mais je me sentais comme à l’extérieur. Comme le ciel était dégagé, j’ai eu l’occasion de voir les étoiles depuis l’observatoire. Les étoiles sont tellement brillantes dans la forêt! Après tout cela, j’étais très fatigué et j’ai passé la nuit dans l’une cabane dans les arbres. Bercé par le lent balancement des branches, je me suis mis à dormir comme un bébé.

A bientôt, et quand je reviens, je vais vous montrer les photos!

Cellule

Je les aperçois. Squelettes métalliques perchés dans le feuillage dense. Une grand-mère et ses petits-enfants ; quatre hippies ; un homme seul ; un couple dénudé. Aucune place, qu’importe, il y en a d’autre. J’avance tranquillement entre les arbres, le soleil claque ma joue. Cinq minutes suffisent pour trouver d’autres de ces cabanes machinales. Je grimpe les marches et m’élève du sol. S’offre à moi la vision d’une nouvelle forêt, celle qu’on ne peut toucher du regard, les cimes des arbres forment un matelas compact sur lequel on aimerait s’allonger. La troisième cellule est libre, sobre et minimale, elle offre un espace multi-usage ou l’équipement est imbriqué dans les murs. J’active le hamac et m’endors face à ce vert infini.

Refuge

J’écris ces mots, comme un dernier signe laissé à ma civilisation. J’ai été choisi, désigné et élu. Je partirai dans ce lieu que j’ai longtemps contemplé.

Dans un premiers temps l’espace de la Base de Loisir de Bois le Roi, fut réduit à sa superficie minimale. Il est devenu l’espace résiduel que la Nature a daigné laisser à l’homme dans son projet de refuge.

Dans un deuxième temps c’est la topographie même du lieu qui a été modifié. L’histoire sourde du lieu a ressurgie des carrières enfouies et oubliées. Ces transformations ont non seulement provoqué une mise à distance optique mais aussi physique.

L’homme n’a plu eu accès à ce lieu durant de nombreuses années…

Une partie des matériaux des carrières a été utilisé pour construire un bâtiment qui permettra d’accueillir les quelques personnes choisies pour pénétrer dans ce nouveau sanctuaire.

Le seul accès possible est à travers la forêt gérée de Fontainebleau. Au travers de ce labyrinthe je devrai trouver l’unique entrée au refuge.

Là je serai seul pour découvrir et étudier la dynamique végétale et animale que j’ai si longtemps désirée.

 



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