Intentions

auteur :

Partie l
Le recours aux procédés du développement durable dépasse, depuis quelques années, la simple conviction personnelle. Les nouvelles réglementations qui visent à améliorer les performances énergétiques du bâtiment relèvent du bon sens : tant que nous ne serons pas en mesure de substituer une ressource limitée par une autre alternative, économisons-la.
Le mouvement « low-tech » s’inscrit parfaitement dans cette problématique. Il promeut à la fois un type d’architecture et un mode de vie différents qui s’opposent aux abus du système dominant. A la mondialisation il préfère la régionalisation, à l’étalement urbain il préfère la densité, au béton il préfère le bois.
Quelque part, ce mouvement a généré un catalogue de bonnes mesures à adopter et divulgue une pensée unique qui tue l’imaginaire et enlaidît le paysage. Il offre une vision étroite, qui restreint les choix et altère la notion de plaisir. L’élaboration du projet relève souvent de l’automatisme et les manières de vivre tendent à s’aligner.
En ce sens, la préfabrication est une méthode aussi intéressante que dangereuse. Il suffit de se rappeler les dégâts provoqués par les méthodes Camus, Estiot, ou Trocaba, à l’initiative des grands ensembles. Cette rapidité d’exécution provoquée par cet état d’urgence, dans lequel il semblerait que nous nous trouvions, a conduit à produire des logements dissociés des préoccupations de l’homme.
S’il ne faut pas oublier les chefs-d’œuvre de cette époque aujourd’hui l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) engage près de 30 milliards d’euros en vue d’améliorer la qualité de vie de plus de 30 millions de personnes.
Puisque l’on parle de développement durable, il convient de ne pas être à l’initiative d’une perte budgétaire et matérielle aussi colossale générée par quelques ovnis devenus rapidement obsolètes et insatisfaisants.

 

Partie ll
Le développement durable ne se limite pas aux performances énergétiques et à l’impact environnemental de la construction. La pérennité du bâtiment est requise pour assurer le développement durable de l’architecture et ne concerne pas uniquement la solidité de l’ensemble et sa résistance dans le temps.
Pour rendre un logement durable, il faut convaincre l’usager de rester longtemps et les successeurs de s’installer. Pour atteindre cet objectif les notions de bien-être, de confort, de plaisir sont primordiales, surtout, il faut éviter la frustration.
Le rôle du préfabriqué prend alors toute son ampleur car il permet de réduire considérablement le coût de la construction et rend ce « superflu nécessaire » abordable.
La relation entre le bâtiment et son environnement est également essentielle. Si l’ouvrage fait appel aux techniques industrielles, il ne s’agit pas de déposer arbitrairement une carcasse au milieu d’un site.
Cadrage de vues judicieux, harmonie des silhouettes, des couleurs, des textures entre la construction et son environnement, cohérence du programme, de l’orientation, de la morphologie du bâtiment en fonction de son contexte comptent parmi les paramètres qui rendent une architecture séduisante et durable.

Le sur-mesure est une condition qui rend le bâtiment légitime et lui confère une identité propre. Ce procédé rend la construction plus difficilement interchangeable.

 

Partie lll

Le choix de la maison individuelle a été motivé par plusieurs critères :

-Mon parcours personnel : L’échelle de projets auxquels j’ai été confronté et le temps accordé à chacun d’entre eux ne m’ont pas offert la possibilité de me focaliser sur les complexités qui garantissent la qualité du logement. Travailler à l’échelle d’une maison individuelle inscrite dans une parcelle aménagée et paysagée sera l’occasion d’être concentré sur des notions plus subtiles qui attestent de la qualité d’un projet.

- Créer un logement qualitatif à un prix abordable : Le rôle d’un architecte n’est pas de bâtir, mais de créer des conditions d’habitat optimales et satisfaisantes. Le challenge ici est de trouver, des procédés, des matériaux, des mises en œuvre qui visent à démocratiser un logement noble grâce à un prix accessible.

-Le refus de faire du collectif. On s’accorde à dire que la densité est une nécessité et que le logement collectif une solution. Cependant la diversité et le choix de vie me semble fondamental, il ne faut pas créer de frustration et créer du dégout pour un modèle imposé. Puisque la maison individuelle qui alimente l’étalement urbain n’est pas nécessairement l’objet le plus apprécié par les architectes, il conviendra de proposer une réponse pertinente.



Copyright © 2014 - Tous droits réservés.

RSS Feed