Le logement : support d’évènements rythmant le passage du temps

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La plupart des logements sont il me semble des « entités » fixes ; tandis que l’extérieur lui est changeant, répétant des suites de variations selon des cycles de temps bien connus. Partant de cette constatation, je me suis intéressée à la manière de permettre aux habitants d’avoir une emprise sur l’organisation de leur logement et son degré d’ouverture à l’extérieur, en fonction de deux cycles : celui des saisons, et celui d’une journée (quotidienne ou exceptionnelle).

Evolutivité saisonnière 

La perception que l’individu a de l’extérieur est totalement liée au cycle des saisons : aux variations de températures, à l’ensoleillement, aux divers évènements météorologiques y compris mineurs (pluie, vent).

Lorsque le temps est clément, c’est-à-dire que la température ne génère aucun inconfort, qu’il ne pleut pas ou peu, que le vent est présent mais faible, on remarque par exemple que les rues semblent plus fréquentées, et l’attitude des passants relève de la flânerie. Dans un logement, le temps clément est une invitation à prolonger les activités quotidiennes à l’extérieur, ce qui est facilité par la présence d’espaces extérieurs privés. Associer aux logements individuels un espace extérieur me semble donc judicieux, mais il s’agirait aussi de permettre une forte continuité entre l’intérieur et l’extérieur, pour faciliter l’extériorisation des activités.

A l’inverse lorsque le temps est plus rude, avec des températures inconfortables liées au froid la majeur partie de l’année, une forte pluviosité, etc., le rapport quasi-instinctif à l’extérieur est de s’en protéger, de s’abriter (et peut-être de pouvoir regarder ce qui se passe dehors, avec la satisfaction d’être dedans) et chaque transition entre l’intérieur et l’extérieur est un basculement.

Il serait intéressant de faire en sorte que l’architecture sache s’adapter à ces deux oscillations extrêmes du rapport à l’extérieur au cours d’une année, en permettant à l’habitant de gérer le degré d’ouverture du logement, où les actions physiques de manipulation des dispositifs qui gèrent l’évolutivité saisonnière du logement seraient des évènements, des rituels rythmant le passage du temps.

Evolutivité journalière 

Au cours d’une journée le besoin d’intimité, de solitude/sociabilité, de surface en fonction des activités, varie de manière différente chez chacun. Permettre une flexibilité partielle du logement, de son cloisonnement, parait donc être une piste pour que l’organisation du logement réponde davantage aux besoins de ses habitants. Cela implique alors que cette flexibilité soit immédiate, simple, fasse intervenir des éléments légers, et capable de gérer la qualité acoustique et thermique des pièces.

Hypothèse de localisation des différents dispositifs dans un logement : l’évolutivité saisonnière serait prise en charge par l’enveloppe, la flexibilité journalière par le cloisonnement intérieur et le noyau fixe de fluides.



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